CATANIA CATANIA + L’ISOLA : un diptyque

CATANIA CATANIA + L’ISOLA : un diptyque

Six ans après sa création, j’ai décidé de reprendre Catania Catania, créé en 2016, accompagné de sa deuxième partie, L’Isola, créée en 2019 juste avant la pandémie et son unique représentation à la Scène Nationale le Manège. Ce diptyque représente une véritable évolution dans mon travail chorégraphique. Ce fut une expérience excitante, amusante mais aussi douloureuse…  Dans Catania Catania, un regard sans compromis d’une Sicile violente et aguicheuse. Dans l’Isola, une Italie aux appa-rences modernes, empêtrée dans son système politique.
Dans Le Guépard, Tommaso di Lampedusa résume parfaitement : «  Il faut que tout change pour que rien ne change ». Ce diptyque est d’une résonance particulière dans l’Europe d’aujourd’hui.

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CATANIA CATANIA

Catania Catania est un sacre méditerranéen. C’est un voyage chorégraphique dans une Sicile faite de fourberies et de règlements de comptes. Durant une heure et demie, les dix danseurs luttent contre l’omertà et le silence absolu, sous cette chaleur sicilienne propre à anesthésier toute pensée. Les corps s’aident et se soutiennent, les danses se composent et se décomposent telle une famille. La famille qui est la colonne vertébrale de la sicilianité, où l’individu n’a pas sa place. Au rythme de danses volcaniques, les danseurs font face à la violence sicilienne, qu’elle soit dictée par l’Homme ou par la Nature. Catania Catania est le reflet d’une Méditerranée nocturne et menaçante, dominée par le sentiment d’une catastrophe imminente, d’un tremblement de terre meurtrier ou d’un cataclysme vol-canique permanent. Je puise mon inspiration dans la fureur de cette ville, ma ville natale, à la fois chaotique et fascinante, dans cette Sicile sanguine, insoumise et profondément précaire, où les interdits moraux occupent une place de choix.
Sainte Agathe, martyre aux seins coupés, protectrice de la ville, règle ses comptes avec les Siciliens. Sur le plateau, les oranges et les citrons remplacent les balles, comme un hymne à la sicilianité.
La création musicale de Pierre Le Bourgeois est tranchante, les tambours font écho aux processions siciliennes, la techno mélangée à la variété italienne rend les corps aussi convulsifs que le poisson aux étals du marché de Catania, se battant jusqu’au bout pour rester vivant.
Loin de tout folklore, Catania Catania est un manifeste où le sol se craquelle, où la poubelle prend sa place et exerce son pouvoir dicté par la mafia. 

L’ISOLA

Nous quittons les danseurs de Catania Catania sur une plage désolée, une fausse carte postale d’une plage sicilienne débordante d’ordures, d’oranges et de citrons. Dans L’Isola, nous retrouvons nos danseurs dans une Italie populiste, individualiste et refermée sur elle-même. Sous forme de satire pleine d’ironie, je poursuis mon enquête à travers une Sicile qui poursuit l’illusion de la Nation unifiée, l’Italie, un pays aux apparences modernes, empêtré par les crises migratoires qui viennent s’échoir aux portes de l’Europe. 

Quel rôle peut-elle jouer dans cette Europe au seuil de l’implosion ? En écho à l’univers du cinéaste Pier Paolo Pasolini dans la première partie de la pièce, les interprètes évoluent dans une Italie aux odeurs fascistes, un pays décadent et inquiétant.

L’Isola prend, dans sa deuxième partie, la couleur d’une comédie Fellinienne : Les frontières perméables, les stratégies du pouvoir et les crises  géopolitiques sont ici évoquées, tout comme l’embourgeoise-
ment de la Mafia qui vit et s’intègre dans son temps. Tandis que le Nabucco résonne, la nourriture continue d’occuper une place centrale. Les danseurs fêtent, avec cet humour propre aux Italiens, une Italie corrompue, inaccessible et fortement empoudrée. Ce spectacle parle de l’Italie bien sûr, il fait écho aussi à tous les pays séduits par le populisme. Ce deuxième volet, créé en pleine crise gouvernementale lors de la prise de pouvoir de Matteo Salvini, souligne la complexité d’un pays qui doit encore régler ses comptes avec son Histoire.

L’Isola ne cesse de questionner en permanence le pouvoir des corps et leurs vécus dans une Italie à la recherche de sa propre identité.

PRESSE

🔗 LE MONDE Une vague puissante, une marée lente mais irrésistible qui n’en finit pas de monter, pulsant par à-coups, se ramassant sur elle-même pour mieux se relancer, se calmant momentanément pour déborder dans un gros bouillon. 

🔗 IL SOLE 24 ORE Calcagno brosse la Sicile et sa ville d’une image énergique, noire comme la lave de l’Etna […] dans quelque chose de plus haut, pur et intact : dans une Pensiero Stupendo, dans une beauté ensoleillée et pleine d’espoir.

🔗 DANSER CANAL HISTORIQUE Catania Catania est la pièce du grand retour, vingt-sept ans après cette fuite. Une pièce à grands remous. Elle agite avec force ce qui, dans le souvenir, puise directement dans l’embrasement des sens.

🔗 FRANZMAGAZINE Riche en métaphores, la danse rappelle les rites ataviques de la Sicile, les attitudes immuables, la famille, l’agrégation sociale, la prévarication, le troupeau, la violence et le narcissisme.

🔗 TEATRO E CRITICA Bolzano Danza, l’un des coproducteurs du spectacle, était également le premier festival de cette nouvelle production qui offre au public un portrait intense, participatif et éclectique d’une ville qui semble traverser le temps en répondant à l’exhortation typiquement sicilienne « moviti femmu !” (littéralement, « bouger immobile »).

TEASER CATANIA CATANIA + L’ISOLA

TOURNÉE

2023
28 janvier / Catania Catania + L’Isola / Scène Nationale le Grrranit
2022
16 novembre / Catania Catania + L’Isola    / SN Théâtre Molière
27 Novembre / L’Isola / L’ Opera Grand Avignon
2019
15 novembre / L’Isola / Scène Nationale de Maubeuge, création
2017
9 septembre / Catania Catania / Festival le Temps d’aimer / Biarritz
2016
21 mai / Catania Catania / sortie de résidence / Viagrande Studios / Catania / Italie
23 juillet / Catania Catania / avant-première / Teatro Biondo / Palermo / Italie
30 juillet / Catania Catania / première mondiale / Festival Bolzano Danza – Tanz Bozen / Italie
25 octobre / Théâtre de l’Archipel, Scène nationale de Perpignan
18 novembre / Catania Catania / Espace des Arts, Scène nationale de Châlon-sur-Saône

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Emilio Calcagno est le nouveau  Directeur de la Danse de l’Opera du Grand Avignon

Emilio Calcagno est le nouveau  Directeur de la Danse de l’Opera du Grand Avignon

 

Depuis Septembre 2021 Emilio Calcagno est le nouveau  Directeur de la Danse de l’Opera du Grand Avignon. Toutes nos félicitations!

En février 2022, il a fait ses débuts avec la première création avec les danseuses et les danseurs du Ballet de l’Opéra, STORM.
 

 
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Dates à venir:
14 Décembre Como
15 Décembre Pavia
11 et 12 Mai au 104 à Paris Festival Séquence Danse

Le calendrier complet des créations d’Emilio Calcagno ici.

PINOCCHIO

PINOCCHIO

Olivier Frégaville-Gratian d’Amore sur L’OEIL D’OLIVIER:

Émilio Calcagno, tout nouveau directeur du Ballet de l’Opéra d’Avignon, revisite avec une extravagance radicale le célèbre conte italien de Carlo Collodi, Pinocchio. Décalant dans le monde d’aujourd’hui le récit de cette marionnette de bois devenue humaine, il invite à une réflexion sur nos sociétés hyper-connectées en manque de lien social. De son regard clair, presque vert, le chorégraphe sicilien invite à réviser les classiques de la littérature enfantine. En s’emparant du conte de Carlo Collodi, qui a bercé son enfance, et nourrissant son processus créatif des images imprimées dans son subconscient par le film de Luigi Comencini, Émilio Calcagno imagine un songe éveillé où s’entremêlent rêves fantasmagoriques, cauchemars horrifiques.

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J’aime dans ce conte le fait que les adultes ne sont pas les garants de la vérité : le bonhomme « de beurre », le marchand du pays des jouets, présentent une version mensongère du monde qui cherche à maintenir Pinocchio et ses amis dans le principe de plaisir.

Pinocchio est un héros menteur, imparfait, mais digne. Trahi par les personnages du chat et le renoir, il reprend sa dignité en se suicidant. La magie de la fée, figure fantasmatique, le ramènera à la vie et Pinocchio deviendra un enfant en chair et en os.

Dans ma version de Pinocchio, des scènes cinématographiques ont eté tournées en extérieur avec les danseurs et quarante adolescents dans une foret au pied de l Etna. Elles contribueront à créer un univers aux frontières du rêve et de la réalité.

Mon Pinocchio  est  accompagné tout le long de la pièce du fameux personnage du Grillon, la voix de la bonne conscience, interprété ici par l’acteur Denis Lavant.

Je suis captivé par la traversée que réalise ce bout de bois pour devenir humain. Pinocchio est une marionnette en mouvement permanent et c’est ainsi qu’il découvre le monde. La première chose que fait Pinocchio une fois debout sur ses jambes, c’est fuir. Pinocchio est alors le personnage de l’accélération, de la vivacité, de la fuite en avant. Cette fuite est le début d’un parcours pour accéder à la connaissance de lui-même. Celle-ci ne sera rendue possible que par une succession de métamorphoses.

De morceau de bois, il va ainsi se transformer en marionnette puis en âne pour ensuite pénétrer une baleine avant d’être un enfant.

De façon tout à fait incroyable, il traverse la nature sous toutes ses formes. Pinocchio est un végétal, un arbre qui résonne comme un animal. Il réunit ces deux pôles qui sont en nous. Les métamorphoses qu’il subit sont incontournables pour trouver ça vraie « peau ».

Fidèle à ce qui caractérise mes chorégraphies, j ai associé le mouvement à l’image: la caméra est très proche des danseurs, aussi bien en direct que sur le plateau et à travers les images projetées. En guise d’œil supplémentaire, il aide à soulager les différents personnages et à rechercher la vérité de l’action dans les détails.

Les thématiques qui traversent ce conte sont au cœur de la famille moderne.
Pour cela, j’ai  mené en amont et durant la période de création  différents dispositifs :

LA RÉALISATION D’UN COURT MÉTRAGE 

Pour la fameuse scène , le pays des jouets , j ‘ai souhaité rassembler et filmé
une quarantaine d’adolescents en Sicile dans une foret au pied de l Etna.    

LES PORTES OUVERTES

Afin de prolonger le  spectacle, le public  à assisté  à des temps de répétition, découvrant ainsi le processus de création et ses ingrédients.

LES BORDS DE SCÈNE

A l’issue des représentations un temps d’échange privilégié avec le chorégraphe et ces danseurs est organisé avec le public sur la création.

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L’ISOLA

L’ISOLA

L’ISOLA
Pièce pour 8 danseurs
Deuxième volet du diptyque sur la Méditerranée après Catania Catania
Création le 15 novembre 2019 au Théâtre du Manège – Scène Nationale de Maubeuge

Emilio Calcagno poursuit son enquête dédié à la Méditerranée. Il questionne à nouveau l’identité de cette île volcanique maintes fois colonisée, il cherche à comprendre sa place dans l’Europe d’aujourd’hui, dans une période qui voit disparaître l’époque Berlusconienne et déferler une vague de populisme. Par qui est-elle gouvernée l’Italie d’aujourd’hui? Quel rôle joue-t-elle dans cette Europe qui se décompose? 
En échos à l’univers du cinéaste Pier Paolo Pasolini dans la première partie de la pièce, les interprètes évoluent dans une Italie aux odeurs fascistes, un pays aussi décadent qu’inquiétant.  Sous forme de satire, cette création prend la couleur d’une comédie à l’Italienne aux références cinématographiques Fellinienne en deuxième partie.

Coproduction: Théâtre du Manège – Scène Nationale de Maubeuge, CCN de Rubaix – Ballet du Nord, la Chapelle Sainte Marie / Compagnie Baraka, Viagrande Studios – Sicilia

En savoir plus : ici

Teaser: